Hitler décide de construire une base de lancement de fusées V2
C'est le 22 décembre 1942, que le Général Dornberger fut convoqué avec le Ministre Speer à une réunion au Ministère de l'Armement à Berlin, pour y recevoir l'ordre d'Hitler de construire dans le nord de la France un Blockhaus pour l’assemblage et le lancement de fusées V2 pour l'attaque de l'Angleterre.
Cette décision était la conclusion d'un grand nombre de rapports qui avaient été rédigés par Dornberger, Von Braun et les services techniques de Peenemünde sur le développement de la fusée V2.
Une longue discussion avait eu lieu entre les partisans du lancement des fusées à partir de blockhaus fortement protégés ou au contraire, à partir d'unités de tirs, légères et mobiles, faciles à dissimuler dans des forêts.
Le Blockhaus, fortement protégé, fut choisi car le réglage de la fusée avant son départ
demandait de nombreux contrôles assez délicats, plus faciles à exécuter à l’abri plutôt que dans la nature. Les techniciens de Peenemünde construirent donc une maquette.
Les plans de la nouvelle base de lancement des fusées V2
Un premier projet, dont on a trouvé un croquis et des photos de la maquette, comportait à l'intérieur d'un blockhaus tous les éléments permettant d'effectuer le montage des fusées, de les vérifier et ensuite de les élever par un ascenseur sur le toit, où elles auraient été mises à feu et expédiées vers leurs objectifs.
Un autre projet très semblable prévoyait, au lieu de sortir la fusée par le toit,
de la déplacer verticalement à l'intérieur du blockhaus, de la sortir par
des portes latérales et de la faire partir de plates-formes satellites
situées à l’extérieur du blockhaus principal.
Il ne restait plus qu'à trouver un emplacement qui puisse permettre la réalisation d'un tel projet.
C'est à l'Oberstleutnant Thom qu’a été confié cette recherche.
Les mesures prévues pour l'édifice sont les suivantes :
216 m de long
95 m de large
33 de haut
Où construire la base de V2 ?
Un certain nombre de critères importants étaient à satisfaire :
Il fallait une accessibilité relativement facile par voie ferrée et éventuellement par voie fluviale à cause de l'apport considérable de matériaux qu'allait exiger la construction d'un blockhaus de cette taille.
Après avoir examiné un certain nombre d'emplacements, c’est la région d’Eperlecques qui fut retenue.
En effet, il y avait une voie ferrée double qui réunissait Saint-Omer à Calais, un canal navigable pour des péniches à grand gabarit, une situation dans une forêt à contrepente par rapport à l'Angleterre, une alimentation en électricité très favorable avec des lignes à hautes tensions qui passaient dans ce secteur, et enfin un réseau routier très satisfaisant dans toute la région.
En mars 1943 les travaux commencent alors…